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vendredi 4 janvier 2019

Les Psaumes chants liturgiques


Liturgies Juives

De nombreux témoignages écrits donnent des renseignements appréciables sur les pratiques musicales de l'ancien Israël : la Bible, le Talmud, les manuscrits de Qumran, les écrits de Flavius Josèphe ou la littérature rabbinique.

Malheureusement, les documents à teneur musicale restent fort rares jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Nous avons une liste d'instruments de musique utilisés dans le Temple de Jérusalem, une description minutieuse du déroulement des services divins avec la composition de l'orchestre et des chœurs, mais nous ne savons pas ce que les Hébreux chantaient, même si le chant est l'un des éléments musicaux le plus cité dans la Bible. Un des fondements des offices était la lecture des livres sacrés, selon une cantillation qui s'est transmise oralement. Après la destruction du 2e Temple, les juifs ont amené avec eux leurs traditions musicales dans les nouvelles communautés qu'ils vont créer en Orient et en Occident.

Cette cantillation, à l'origine unique pour tous les juifs, va subir les influences de l'environnement nouveau qu'ils vont connaître : l'expression des Séfaradim va s'imprégner de la musique arabe, et celle des Ashkénazim va être marquée par la musique occidentale. La structure des offices comprend des textes de la Bible : le Shema, le Hallel, la Tefila(prière centrale), la récitation des Psaumes avec participation de l'assemblée et la cantillation des textes bibliques.

Ce qui va marquer l'évolution du service religieux, c'est l'apparition du hazan (ministre officiant) qui conduit les prières et les piyoutim - poésies religieuses, d'abord ornement à la prière puis peu à peu s'intégrant dans le rituel pour agrémenter et animer les cérémonies publiques ou privées. Ces poésies étaient l'œuvre de chantres poètes (paytanim) dont certains sont connus.

En 1918 et en 1965 deux folios datant du XIIe siècle, provenant d'un recueil de chants synagogaux et contenant la notation musicale d'une cantillation biblique et de deux piyoutim furent découverts au Caire et attribués à Abdias le prosélyte normand.

Les piyoutim sont écrits dans le style du chant monodique occidental du Moyen Age. La cantillation des cinq versets bibliques relève d'une tradition fort ancienne puisque cette mélodie s'est conservée jusqu'à nos jours dans la tradition orale des communautés juives orientales de Syrie, Djerba, Alep, Bagdad, et chez les juifs d'Italie. Le fait que cette cantillation biblique ait été fidèlement conservée dans la tradition orale depuis plus de huit siècles après sa notation, indique une tradition juive ancienne lorsqu'elle fut notée par Abdias, dans la première moitié du XIIe siècle. On a suggéré que ces mélodies des piyoutim ont une filiation avec le répertoire grégorien.

Des faits historiques et des comparaisons de répertoires permettent d'établir de façon certaine que la jeune Eglise devait beaucoup à la Synagogue. En effet, l'Eglise primitive recrutait ses chantres parmi les convertis du judaïsme, et comme c'est le chantre qui interprétait la psalmodie ornée qui suivait la lecture du texte sacré, il n'est pas étonnant qu'aujourd'hui encore les Traits et Graduels grégoriens soient si proches de la psalmodie mélismatique de la synagogue, non que ces mélodies soient semblables (ces chants n'ont pas été identifiés dans le répertoire grégorien) mais parce que le style de composition est le même.

A partir de cette cantillation s'est développé tout un vaste répertoire varié de musiques juives : musique synagogale monodique, polyphonique, ashkénaze et séfarade, chansons folkloriques yiddish, judéo-espagnoles, judéo-arabes, des compositions de Salomon Rossi Ebreo, des œuvres judéo-baroques du XVIIIe siècle, des chants hassidiques, des musiques instrumentales klezmer, du folklore judéo-marocain, judéo-arabe, judéo-turc, etc. La musique dite savante de grands compositeurs s'inspirant du patrimoine juif : Engel, Gnessin, Mahler, Bloch, Schönberg, Milhaud, Bernstein, etc., la musique israélienne qui couvre tous les domaines et tous les genres musicaux.

Henri Milstein

Le chant liturgique orthodoxe russe

Héritier des traditions vocales grecques (civilisations héllénistiques du monde méditerranéen de la fin de l'Antiquité), syriennes et hébraïques (psaumes et chant synagogal), le chant orthodoxe byzantin fut importé en Rus' (dont sont issues la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine) lors du baptême du prince Vladimir de Kiev en 988, et évolua en chant liturgique orthodoxe russe.

Chanté à l'origine à l'unisson par des voix d'hommes, il s'est développé au cours des siècles jusqu'à devenir le chant znamen, c'est à dire neumatique, aux XVe-XVIe siècles.

Le chant liturgique russe subit ensuite diverses influences: polonaise, ukrainienne, italienne, allemande, devient polyphonique, pratiqué par des chœurs mixtes, tout en restant a cappella (sans aucun instrument de musique).

Vers le milieu du XIXe siècle, un retour aux sources s'amorce parallèlement au mouvement slavophile.

Aujourd'hui, c'est l'héritage de cette histoire millénaire qui est à la base de la tradition paroissiale - héritage chanté lors des services liturgiques, le plus souvent sans souci de chronologie.

A. Diakoff


Le chant des Psaumes dans la tradition chrétienne

Le chant des psaumes apparaît dans la tradition chrétienne pour la première fois vers l’an 200 dans un écrit apocryphe. Au cour du IVe siècle on assiste à une promotion croissante du chant des psaumes, dans les vigiles, les offices du matin et du soir, la messe, les processions, les funérailles. La forme attestée est la forme responsoriale : un soliste chante seul les versets de psaume auxquels l'assemblée accroche un bref répons qui est communément l’alléluia. Plus tard, le répons peut être un extrait ou même un verset du psaume.

Le psaume huguenot est le résultat d’échanges constants entre les musiciens français réfugiés en Suisse et les traditions strasbourgeoises exportées par Calvin. Le répertoire réformé comprend les Cent Cinquante Psaumes, proches du choral, traduits par Clément Marot et Théodore de Bèze. Au temps de la Réforme, les fidèles chantaient, deux fois par an, le cycle complet des psaumes avec toutes les strophes, de préférence à une voix.

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