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dimanche 10 novembre 2019

LA PRIÈRE MONASTIQUE DES PSAUMES A SAUVÉ LES SURVIVANTS D'UN NAUFRAGE PRÈS DE LA CÔTE INDIENNE


Cette histoire a été racontée par l'higoumène Théodosie (Dyatchkova). Mère Supérieure du Couvent de la Nativité du Christ dans le diocèse de Vyatka.


"Récemment, raconte l'higoumène Théodosie, une femme m'a exprimé ses remerciements. "La paroissienne m'a dit qu'il n'y a pas si longtemps, en octobre, juste avant que ses enfants ne partent en vacances, elle a demandé la lecture du Psautier avec la mention de leurs noms, afin que les moniales du couvent puissent prier quotidiennement pour ses enfants. 

Ses enfants et ses petits-enfants - quatre personnes en tout - se trouvaient à bord même du navire qui a subi un naufrage près de la côte indienne, mais par miracle, ils ont survécu et n'ont pas été blessés du tout. La femme a ainsi expérimenté elle-même l'effet de la prière monastique et la puissance de la lecture perpétuelle du Psautier."

Le 28 octobre, un navire touristique a fait naufrage près de la côte indienne, rappelle le site web du diocèse de Vyatka.

Trois des dix passagers russes qui ont affrété le navire sont morts. Parmi les naufragés qui ont miraculeusement survécu se trouvaient les enfants et petits-enfants adultes (tous sains et saufs !) de la paroissienne du couvent de la Nativité du Christ (dans la ville de Slobodskoy, région de Kirov) qui, avant le début des vacances de ses proches, avait fait en sorte que "la lecture perpétuelle du Psautier soit dite pour leur santé".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
et

mardi 29 octobre 2019

Comment prier les Psaumes


L'Orthodoxie a beaucoup de prières standard qui peuvent être utilisées par les fidèles quand nous prions à la maison et à l'église. Ces prières standard comprennent les Psaumes, le "Livre de prières" de Dieu. Les Psaumes nous enseignent comment, quoi et quand prier. Lorsque nous les récitons dans la prière et avec foi, Dieu parle et nous éclaire selon nos besoins et nos circonstances individuelles. De plus, les Psaumes deviennent peu à peu partie intégrante de notre propre vie quotidienne lorsqu'ils sont dans notre mémoire par une répétition constante, et qu'ils sont étudiés dans leur contexte avec le reste de la Bible à l'aide des commentaires des Pères de l'Église.

Pour un chrétien orthodoxe, cependant, le danger est de ne pas laisser la lecture quotidienne des Psaumes devenir quelque chose d'impersonnel qui nous empêche d'établir une véritable relation avec Dieu. Au contraire, la lecture quotidienne des Psaumes devrait servir de tremplin à une vie de prière incessante où nous sommes complètement immergés en Christ.

Selon saint Athanase le Grand, la prière des Psaumes nous engage dans une rencontre et une conversation continues avec notre Seigneur Jésus Christ. Nous nous trouvons constamment en train d'invoquer Son "Nom grand et impressionnant " ou de demander que la lumière de Sa Face brille sur nous (Psaume 67:1). Nous nous trouvons régulièrement en train de nous joindre à Ses prières offertes "au nom de l'humanité" ou de faire nos propres appels à Sa miséricorde, à Son salut ou à Sa délivrance.

Les Psaumes peuvent aussi être vus sous l'angle christologique, c'est-à-dire en voyant dans les Psaumes des références claires à Jésus Christ. Par exemple, le Psaume 22 est un signe avant-coureur de la Passion et, par conséquent, les paroles "Protège-moi, Seigneur, car j'espérais en toi", constituent une prière du Christ Lui-même au Père.

La prière des Psaumes doit se faire en réalisant que nous nous tenons devant Dieu et que nous sommes en Sa présence même. Bien qu'il ne semble pas que nous priions ou demandions quoi que ce soit au Seigneur, en fait nous le faisons. L'acte de se tenir en Sa présence et de lire Sa Parole est la prière elle-même.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

samedi 31 août 2019

Clément Marot: Psaume L (50)

Clément Marot
(1496-1544)

***


1. Miséricorde et grâce, ô Dieu des cieux!

Un grand pécheur implore ta clémence;
Use en ce jour de ta douceur immense
Pour effacer mes crimes odieux.
 Ô Seigneur, lave et relave avec soin,
De mon péché la tache si profonde;
pands sur moi dans ce pressant besoin
Toute la grâce où mon espoir se fonde.



2. Mon cœur, rempli de tristesse et d’effroi,
Connaît sa faute et sent qu’elle est énorme;
Mon crime, hélas! sous sa plus laide forme,
Me suit partout, et partout je le vois.
J’ai contre toi commis ce grand forfait;
C’est à toi seul à punir mon offense;
Tu peux le faire, et quand tu l’auras fait,
Tu paraîtras juste dans ta vengeance.



3. Je le sais trop, et je l’ai toujours su, 
J’étais souillé, même avant que de naître;
las! Seigneur, j’ai commencé de l’être
Dès qu’en son sein ma mère m’a conçu;
Mais toi, grand Dieu, qui n’es que sainteté,
Tu veux des cœurs où règne l’innocence;
Et tu m’avais, par ta grande bonté,
De tes secrets donné la connaissance.



4. Avec l’hysope arrose-moi, Seigneur;
Lave mon âme, efface sa souillure;
Tu te plairas à la voir ainsi pure,
Et l’emporter sur la neige en blancheur.
Je sens mes os brisés par ton courroux;
Parle de paix à mon cœur qui t’en prie;
Je suis guéri, Seigneur, si tu m’absous,
Et ton salut va me rendre la vie.



PAUSE




5. N’arrête plus tes yeux sur mes forfaits,
Ils ne pourraient qu’enflammer ta colère;
Oublie, ô Dieu, pour finir ma misère,
Ce crime atroce, et tous ceux que j’ai faits.
Daigne, Seigneur, daigne créer en moi
Un esprit pur, un cœur brûlant de zèle;
Pour ranimer et raffermir ma foi,
Que ton Esprit en moi se renouvelle.



6. Trop loin de toi je me vois reculé;
Guéris les maux qui font que je soupire.
Que ton Esprit jamais ne se retire,
Quand tu l’auras en moi renouvelé.
Mon Dieu, rends-moi ta consolation,
Elle peut seule adoucir ma tristesse;
Que ton Esprit, dans cette affliction,
Par sa vertu soutienne ma faiblesse.



7. Alors, Seigneur, rentré dans tes sentiers,
Aux égarés je les ferai reprendre;
À mon exemple, on les verra s’y rendre,
Et revenir à toi plus volontiers.
Dieu mon Sauveur, tout-puissant et tout bon,
Le sang versé te demande vengeance;
Mais si de toi j’en obtiens le pardon,
Je publierai ta grâce et ta clémence.



8. Ouvre, Seigneur, mes lèvres désormais,
Que mes frayeurs ont si longtemps fermées;
Et par mes chants tes louanges semées
Vont en tous lieux retentir à jamais.
Si tu voulais que, pour de tels péchés,
En holocauste on t’offrit des victimes,
J’en eusse offert; mais des cœurs si tachés
Le sang des boucs n’efface pas les crimes.



9. Le sacrifice agréable à tes yeux,
C’est le regret d’une âme pénitente;
Un cœur brisé d’une douleur pressante;
Celui-là seul, grand Dieu, t’est précieux.
moigne encore à Sion ta bonté;
Protège, ô Dieu, conserve et fortifie
rusalem, ta fidèle cité;
Hausse ses murs et ses tours r’édifie.



10. Alors, Seigneur, nos cœurs mieux disposés
Seront pour toi d’agréables offrandes,
Et les taureaux, comme tu le commandes,
Sur ton autel par nous seront posés.

(1729)

samedi 24 août 2019

Père Lazare Moore:L'Effet des psaumes

Psautier du temps d'Ivan le Terrible

Les gens parlent de maisons hantées. Le Psautier est une maison de prière hantée par l'Esprit du Christ qui a inspiré les Psaumes. Utilisés à bon escient, ils ne peuvent que nous élever au-dessus de nous-mêmes. Ils nous confrontent à Dieu et nous nous trouvons hantés par Sa présence et progressivement confrontés à Lui. 

Ils amènent nos cœurs et nos esprits dans la présence du Dieu vivant. Ils remplissent nos esprits de Sa vérité afin de nous unir à Son amour. Les saints et les Pères de l'Église, tout comme les patriarches et les prophètes d'Israël, étaient hantés par la réalité vivante du Rédempteur révélée au monde dans le psautier. 

Il est la Parole de Dieu cachée dans ces paroles de Dieu. Tandis que vous persévérez dans la prière des Psaumes, vous serez imprégnés du Saint-Esprit comme les arbres sont trempés par la pluie (Ps 103:16), vous serez ravis en Dieu et pénétrés de temps en temps par des intuitions vivantes de son action, votre esprit et votre cœur seront purifiés. 

Les cœurs purs connaissent Dieu comme le Père des miséricordes Qui a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique pour leur rédemption (Jean 3:16), et ils Le voient faire toutes choses nouvelles (Apoc. 21:5). 

Ils Le voient et Le connaissent non seulement par la foi, encore moins par la spéculation, mais par une expérience intérieure et incommunicable. 

Alors que nous chantons Sa gloire, nous sommes conduits par la foi à voir Sa vaste activité dans tous les aspects de la vie. 

En contemplant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en sa ressemblance de gloire en gloire par l'Esprit de Dieu (2 Cor. 3:18). Mais cela n'arrivera que si nous voyons Christ comme le chemin, la vérité et la vie des Psaumes (Jean 14:6), le grand Dieu dans lequel nous vivons et nous nous mouvons et avons notre être (Ac 17:28). 

Alors que nous persévérons dans la recherche de Sa face, nous découvrons que les Psaumes éveillent en nous la volonté de croire et la volonté d'aimer. 

Par la foi et l'amour, nous entrons dans le royaume de la réalité éternelle, et de nouvelles perspectives d'expérience s'ouvrent devant nous (Jean 5.24).

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


lundi 29 juillet 2019

MGR BOULGARIS: EXPLICATION DU PSAUME 50



Verset 1 

Dans ce verset, le roi David connaissant le grand malheur que lui a procuré le péché, demande à Dieu sa grande Miséricorde. 

"Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta grande Miséricorde". 

Au début de ce psaume, le prophète David demande à Dieu de le prendre en pitié selon sa grande Miséricorde. Par là, il montre qu'il se trouve dans un malheur pitoyable. En effet, la Miséricorde de Dieu n'est demandée que par le malheureux et c'est donc celui qui se trouve dans un grand malheur qui demande la pitié, comme le dit aussi le vénérable Augustin : "celui qui demande la pitié confesse un grand malheur".

Et ce grand malheur n'est rien d'autre que le péché; en effet, tous les autres malheurs du monde, comparés au péché, ne sont des malheurs que par le nom, puisque ces malheurs ne nous privent d'aucun bien véritable sinon de ceux qui sont temporels et apparents et qui disparaissent tous avec la mort. 

Le péché est le seul grand et vrai malheur, car il nous prive de Dieu qui est le Bien véritable, parfait et éternel. C'est pourquoi aussi le prophète David, bien qu'il s'adresse à Dieu dans ce psaume, n'ose pas L'appeler son Dieu puisqu'à cause de son péché, il a été privé de Lui. Un certain homme vertueux disait : "Moi je n'ose pas T'appeler mon Dieu car je T'ai perdu à cause de mes péchés. Qu'ils T'appellent leur Dieu les innocents et les justes, mais moi le pécheur je dis seulement : 'Ô Dieu, prends pitié de moi'." 

Oh, quel grand malheur pour une âme misérable que de s'éloigner de Dieu et de Le perdre ! Cesser d'appartenir à Dieu et que Dieu ne soit plus à elle ! Mais nous, nous ne ressentons que très peu cette calamité, et c'est ce qui rend notre malheur excessif. En effet, si nous sommes privés de notre santé, si nous n'avons pas gain de cause dans un tribunal, si un de nos enfants meurt ou si nous perdons l'amitié d'un homme important, nous ne pouvons nous consoler, ni ne savons comment donner fin à notre affliction. Mais si nous perdons Dieu, ses Charismes, son Amitié, ses Mystères, cela ne nous afflige aucunement et ne nous cause même pas de larmes. Alors que les malheurs de ce monde nous bouleversent outre mesure, le péché, lui, ne nous embarrasse aucunement malgré le fait qu'il est non seulement cause mais aussi mère de tous les malheurs, comme le dit aussi un sage : "Ce qui rend l'homme malheureux n'est rien d'autre que le péché". Cette indifférence que nous avons pour le péché ne vient que de l'aveuglement de notre esprit. 

C'est dans cet aveuglement que se trouvait aussi le prophète David quand il avait Betsabée sous son pouvoir, quand il ôta la vie à Urie, quand il croyait qu'il était très heureux et quand il était assis sur son trône royal avec grande joie et confort. Mais quand Dieu, à travers le prophète Nathan, lui versa une goutte de la lumière de sa Grâce, alors il comprit aussitôt ses péchés et il reconnut et confessa son grand malheur. C'est pourquoi il se mit immédiatement à demander à Dieu sa grande Miséricorde : "Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta grande Miséricorde". 

Ah ! Combien d'entre nous, puisque nous sommes en bonne santé, riches et dans la gloire, nous nous délassons et nous réjouissons ? Mais quel est le profit, frères, d'un tel bonheur mondain, quand notre âme est malheureuse, puisque remplie de péchés? Nous lisons dans l'Apocalypse que le hiérarque de Laodicée croyait qu'il était riche et heureux; mais Dieu lui révéla, à travers saint Jean le Théologien, qu'il était pauvre, nu et aveugle : "...tu dis : je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et ... tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu..." (Ap 3,17). 
Si ce hiérarque se trouvait dans cette condition misérable, alors qu'il ne menait pas une vie aussi mauvaise que la nôtre, que doit penser de lui-même chaque pécheur ? Quel est le degré de son malheur, de sa nudité et de son aveuglement ? Donc, mes frères les chrétiens, suppliez Dieu en larmes qu'il verse dans votre cœur un rayon de lumière, pour connaître votre état misérable et déplorable et pour apprendre que, dans ce monde, personne n'est véritablement malheureux sinon le pécheur. 

C'est pourquoi aussi, dès qu'il eut reconnu la calamité que lui procurèrent l'adultère et le meurtre qu'il commit, le prophète David ne pensa à aucun autre moyen pour être sauvé de l'enfer éternel, sinon de revenir à Dieu et de Lui demander sa grande Miséricorde. La Miséricorde de Dieu est un des Charismes divins qui sont infinis et au-dessus de tout chiffre. C'est pourquoi elle n'augmente ni ne diminue et par conséquent ne peut s'appeler grande ou petite. Humainement, on l'appelle grande et petite selon les péchés pardonnables ou mortels qu'Il nous pardonne. En effet, celui qui a péché par ignorance n'a pas besoin d'une aussi grande pitié, comme le dit le vénérable Augustin : "Que ceux qui ont péché par ignorance demandent aussi une petite pitié". 

Mais celui qui a péché par connaissance et avec une ferme décision a besoin aussi d'une grande pitié pour être pardonné, comme le prophète David qui avait prémédité ses péchés et les a commis avec toute sa méchanceté. En effet, c'est avec malice qu'il amena Bethsabée à accomplir son désir, et c'est avec fourberie qu'il tua Urie, en lui donnant les lettres qui contenaient l'ordre de sa mort, pour qu'il les portât à Joab. C'est pourquoi il demanda à Dieu sa grande Miséricorde, car ses péchés étaient plus grands. Donc toi aussi, lecteur, recherche dans ton esprit tes péchés et si tu les trouves grands et remplis d'une méchanceté infinie, tu as besoin toi aussi de son immense Miséricorde. 

Pour cela, supplie Dieu d'un cœur contrit de te verser sa Miséricorde, en lui disant : "Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta grande Miséricorde". Pour attirer la Miséricorde de Dieu, le prophète David aurait pu présenter tous lesbiens qu'il avait accomplis, c'est-à-dire le culte et les sacrifices qu'il offrait à Dieu, les grands honneurs qu'il Lui avait fait avec l'arche, la compassion qu'il montrait envers ses ennemis, et d'autres bonnes œuvres semblables qu'il avait exercées. Mais il savait très bien qu'à partir de cet instant misérable où il décida de pécher, toutes ses bonnes œuvres tombèrent dans un gouffre déplorable et il ne lui restait plus rien. "De toutes les œuvres de justice qu'il accomplit, je ne me souviens pas", dit le Seigneur à travers le prophète Ezéchiel. 

N'ayant donc aucun espoir dans ses bonnes œuvres, qu'il avait accompli jusqu'alors, David accourut à Dieu ayant tout son espoir en sa grande Miséricorde. Il agit comme ce serviteur qui, ayant commis une faute envers son maître, se jette à ses pieds et lui dit en pleurant : "Moi, maître, je t'avoue que je suis digne de mille morts pour le tort que je t'ai fait et toi, tu as entièrement le droit de me punir. Cependant j'ai tout mon espoir dans ta grande bonté et ta compassion." 

Fais de même toi aussi avec Dieu. Et si tes péchés sont nombreux et grands, ne crains pas car tu as affaire à un Maître qui est riche en pitié et, aussi grand que soit ton malheur, sa Bonté sera toujours plus grande. Espère donc en sa Miséricorde et, d'un cœur humilié, dis : "Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta grande Miséricorde". Mais pour que tu sois mieux affermi et que tu espères avec davantage de foi, songe à l'aide immense que nous a gratifié l'Incarnation de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ. Beaucoup de pères de notre Église conçoivent la grande Miséricorde de Dieu comme la venue du Messie, pour trois raisons principales : 

-1) parce que c'est le plus grand don que Dieu fit aux hommes. 

-2) parce que les prophètes avec ce nom de miséricorde demandèrent à Dieu la venue du Messie sur la terre : "Montre-nous, Seigneur, ta Miséricorde et donne-nous ton salut". 

-3) parce que Dieu promit au prophète David que c'est de sa descendance que le Messie devait naître. Par conséquent, il est certain que le prophète David demandait le pardon de ses péchés par la Grâce du Messie. 

Avec combien plus de certitude pouvons-nous espérer, nous aujourd'hui, après la venue du Messie, après qu'Il a racheté le pardon de nos péchés avec son Sang très saint ? 

En effet, la promesse fut bien donnée à David et aux ancêtres, mais nous, nous avons connu son accomplissement. Et si le Sauveur leur apparut par l'esprit, à nous Il apparaît visiblement chaque jour aux divines liturgies. Donc puisque le Sauveur est venu, nous a rachetés avec sa Mort et a accompli pour nous sa Justice divine, comment est-il possible que son Père céleste ne nous donne pas sa Miséricorde ? Quand en plus nous la Lui demandons par notre Sauveur Jésus Christ et par la très sainte Enfantrice de Dieu Marie, sa Mère qui, en plus de ses autres noms est appelée Mère de la Grâce et de la Miséricorde. Nous apprenons ainsi nous aussi les pécheurs que, si nous voulons recevoir à nouveau la Grâce de Dieu et obtenir le pardon de nos péchés, nous n'avons pas de moyen plus sûr que l'intercession de l'Enfantrice de Dieu. 

Toi aussi, donc, lecteur, si tu désires obtenir la rémission de tes péchés et la justification totale, accours vers la Miséricorde de Dieu le Père, vers Jésus Christ et l'intercession de la très sainte Enfantrice de Dieu et, à genoux dans ton esprit devant le Trône de Dieu, dis la prière suivante : Dieu très compatissant, si le péché est le plus grand malheur du monde, je suis donc l'homme le plus malheureux du monde, puisque je suis né avec le péché originel, auquel j'ai ajouté mes péchés volontaires. Toi, Seigneur tu le sais; et moi quand j'y songe, aussitôt d'amères larmes coulent de mes yeux et je soupire du fond de mon cœur. Car aussitôt que je commençai à comprendre le bien, je me suis livré au mal. Pendant que je grandissais en âge, je grandissais cependant bien plus en malice; je suis passé des péchés pardonnables à ceux qui sont mortels et me vautrant de plus en plus dans le mal, je suis parvenu à la fin à un abîme de malheurs, sans jamais me repentir ni demander ton Aide pour en être délivré. Mais aveuglé par les pièges du diable, incité par le mauvais exemple des autres et vaincu par mes passions, je ne songeais pas, le malheureux, à mon châtiment et je ne sentais même pas mon si grand malheur. Je passais ainsi mes journées, hélas, dans les bras du péché, riant et jouant et j'étais éloigné de Toi. Cependant, maintenant que Tu m'as accordé un rayon de lumière, je connais et je pleure mon aveuglement et, dans l'abîme du malheur, je demande l'abîme de ta Miséricorde. "Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta grande Miséricorde". Je ne demande pas cette Miséricorde commune, qui est donnée à chaque pécheur, car à une plaie grande comme la mienne, il faut un grand remède pour la guérir. À un malheur extrême comme le mien, il faut une grande Miséricorde. Je reconnais en vérité que je ne suis pas digne de la grande Miséricorde, car celui qui désire son mal et devient volontairement malheureux n'est pas digne de Miséricorde. 

Cependant je sais que plus mon malheur est grand, plus ta Miséricorde est grande. C'est pourquoi, je Te supplie, répands sur moi pécheur ta Miséricorde habituelle et adoucis ta Colère; pardonne tous mes péchés et souviens Toi que ta Miséricorde est tellement infinie que, si je n'avais pas mon espoir en elle, je serais perdu, car je désespérerais, disant avec Caïn : "Trop grande est ma faute pour m'être pardonné." (Gen 4,13). Mais que jamais je ne tombe dans le désespoir! Je sais très bien que ta Miséricorde n'a pas de mesure ni de fin. Je n'espère qu'en elle et je m'y accroche. Je n'ai aucune vertu qui me rende digne de ta Miséricorde, mais j'ai ma confiance dans l'économie de l'Incarnation de ton Fils très doux et mon Dieu, qui m'a racheté avec sa Mort. Ô Père céleste, fais-moi miséricorde et donne-moi le pardon de mes péchés. Tourne tes Regards sur l'intercession de la très sainte Enfantrice de Dieu et pardonne mes péchés. Tourne tes regards sur l'intercession de la très sainte Enfantrice de Dieu et délivre-moi de ce grand malheur et du poids de mes iniquités pour que je sois digne de venir au Ciel et chanter et glorifier ta grande et riche Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.


MGR EUGENE BOULGARIS (OU VOULGARIS)

lundi 27 mai 2019

Stravinsky: Symphonie des Psaumes

La Symphonie de Psaumes est une œuvre pour chœur et orchestre d'Igor Stravinsky écrite entre janvier et août 1930 puis révisée en 1948.


L'œuvre est commandée en 1929 par Serge Koussevitzky pour le 50e anniversaire de l'Orchestre symphonique de Boston1. Gabriel Paichadze, son éditeur, souhaite une pièce “populaire”mais Stravinsky donne à ce terme le sens “d’universellement admiré” et non la signification de “s’adapter à la compréhension populaire”. Par ailleurs, Stravinsky avait en tête une symphonie chorale sur les Psaumes depuis un certain temps3: il choisit d'écrire pour un ensemble choral et instrumental où les deux éléments sont à égalité. Pratiquant régulier depuis 1926 après des années d'indifférence à la religion orthodoxe, il choisit alors le populaire Laudate Dominum tant pour son universalité que pour sa thématique qui est la louange de Dieu par la musique.
La genèse est inversée: il commence la composition peu après Œdipus Rex, en janvier 1930 à Nice et achève le premier mouvement le 27 avril; il achève le second mouvement le 17 juillet et le premier le 15 août, jour de l'Assomption de Marie, dans sa résidence estivale à Écharvines, en Haute-Savoie, dans un état « d'ébullition religieuse et musicale ». La partition porte l'inscription suivante: « Cette symphonie composée à la gloire de DIEU est dédiée au Boston Symphony Orchestra à l'occasion du cinquantième anniversaire de son existence ».
La particularité de cette pièce est le jeu que fait Stravinsky envers les traditions. En effet, une symphonie est de nature profane (sans lien avec la religion) et le psaume appartient au domaine du sacré. Cette pièce est une nouveauté car elle brise les coutumes. La création a lieu à Bruxelles lors d'un Festival Stravinsky le , le chœur et l'orchestre de la Société Philharmonique étant dirigés par Ernest Ansermet7; elle est jouée six jours plus tard à Boston par ses commanditaires
La version de 1930 est publiée par Édition Russe de Musique et la version révisée de 1948 par Boosey & Hawkes.
Le chorégraphe Jiří Kylián adapte la Symphonie de Psaumes en ballet en 1978.

Structure[modifier | modifier le code]

L'œuvre comporte trois parties devant être jouées sans discontinuité et son exécution dure environ 22 minutes. La structure en trois mouvements est coutumière du musicien (Symphonie en trois mouvementsSymphonie en ut, concertos divers...) et s'oppose à la forme classique en quatre mouvements.
La présence d'une double fugue dans le deuxième mouvement est significative et fait référence à Bach.
  • Exaudi orationem meam (Psaume 38, versets 13 et 14)
  • Expectans expectavi Dominum (Psaume 40, versets 2 à 4)
  • Laudate Dominum (Psaume 150 en entier)
Le premier mouvement sert de prélude à la double fugue du second mouvement. Le troisième mouvement contraste par son expressivité.

lundi 15 avril 2019

LES SEPT PSAUMES DE LA PENITENCE



En Occident ces psaumes étaient récités 
pour la guérisons 
des maladies 
de l'âme 
et du corps:

Utiliser le Psautier des Septante!


Psaume VI (6)

Psaume XXXI (31)

Psaume XXXVII (37)

Psaume L (50)

Psaume CI (101)

Psaume CXXXIX (139)

Psaume CXLII (142)

*


Source BNF/ Très Riches Heures du Duc de Berry


mardi 9 avril 2019

Archevêque Anastase: Les Psaumes sont mon refuge!



Son Éminence l'archevêque Anastasios (Yannoulatos) est arrivé en Albanie en 1991, pour assumer des fonctions archi-pastorales dans ce pays appauvri qui, pendant la période communiste, avait été athée militant. Depuis cette date, sous sa direction et par sa prière, l'Eglise orthodoxe d'Albanie a fait l'expérience de ce qui a été proclamé à juste titre comme une "Résurrection" (Anastasis !).

Jim Forest, journaliste orthodoxe bien connu et dirigeant de l'Orthodox Peace Fellowship (OPF), a visité l'Église d'Albanie il y a quelques années et y a rencontré l'archevêque et de nombreuses autres personnes engagées dans divers types de mission. Le fruit de cette visite a été un remarquable petit livre, publié par le Conseil oecuménique des Eglises en 2002, intitulé La Résurrection de l'Eglise en Albanie. Voix des chrétiens orthodoxes. Jim a aimablement donné la permission de citer une partie des pensées de l'archevêque Anastasios sur la prière (pages 123 et suivantes). Ce sont des paroles vibrantes qui émanent d'une expérience vivante du Dieu d'amour, présent et agissant au milieu de l'agitation et de la souffrance du monde. Pourtant, leur simplicité et leur profondeur sont telles qu'elles offrent une direction à quiconque cherche, au milieu des activités quotidiennes, à communier avec la Trinité qui donne la vie.

"La prière résume un désir. Le problème, c'est que nous devenons très souvent égocentriques, manquant d'humilité. C'est pourquoi il est bon de prier : " Ô Seigneur, délivre-moi de moi-même et donne-moi à Toi-même " - un cri du cœur. C'est semblable à la prière : "Seigneur, je crois, s'il te plaît, aide mon incrédulité". Souvent, il est nécessaire de prier pour le pardon.

Plusieurs fois dans ma vie, il n'y a pas eu l'occasion de longues prières, seulement le temps d'entrer rapidement dans ce que j'appelle la " cabane de prière " - des prières très courtes que je connais par cœur ou de faire une demande très simple : " Montre-moi comment aimer " ! Ou, quand vous devez prendre une décision,'Seigneur, aide-moi à faire la bonne estimation et à porter le bon jugement, à faire la bonne action'. Puis il y a la prière très simple : "Que ta volonté soit faite. J'ai également appris, en Albanie, ce que signifie être un étranger, venir d'un pays que beaucoup considèrent avec suspicion. Cela, cependant, peut aider à devenir plus humble. Cela aide à prier avec plus d'intensité : "Utilise-moi selon ta volonté. Souvent, je prie : " Seigneur, éclaire-moi pour que je connaisse ta volonté, donne-moi l'humilité d'accepter ta volonté et la force de faire ta volonté ". Je reviens encore et encore à ces prières simples.

"Souvent, les psaumes sont mon refuge. Vous vous rendez compte que dans l'apparition spontanée de certaines phrases des psaumes, vous entendez Dieu vous parler. Peut-être récitez-vous le psaume : " Mon âme, pourquoi es-tu si triste... " Et puis une autre phrase des psaumes surgit qui est une réponse. C'est une ancienne tradition chrétienne qu'un évêque connaisse beaucoup de psaumes par cœur. Les psaumes offrent un refuge spirituel. Dans chaque situation il y a un psaume qui peut vous aider, dans ces moments critiques où vous n'avez pas de lieu de retraite.

Peut-être vous souvenez-vous de ces mots : "Si le Seigneur ne garde la maison, ceux qui la gardent travaillent en vain. On vous rappelle que vos propres efforts ne sont pas décisifs. Vous comprenez aussi que votre propre souffrance est un partage de la souffrance de Dieu. C'est un thème sur lequel saint Paul écrit parfois. Vous comprenez que la résurrection n'est pas après la croix, mais dans la croix."

Version française Claudse Lopez-Ginisty
d'après

lundi 8 avril 2019

Mémorisation des Psaumes



Il est bon, très bon même , de mémoriser plusieurs psaumes et de les réciter pendant que vous travaillez ou entre les tâches, en faisant cela au lieu de prières courtes parfois, avec concentration. C'est l'une des plus anciennes coutumes chrétiennes, mentionnée et incluse dans les règles de saint Pacôme et de saint Antoine.

Après avoir passé la journée de cette manière, vous devez prier plus diligemment et avec plus de concentration le soir. Augmentez vos prosternations et vos prières à Dieu, et après vous être remis entre les mains de Dieu, allez vous coucher avec une courte prière sur les lèvres et endormez-vous avec elle ou récitez un psaume.

Quels psaumes mémoriser ? Mémorisez ceux qui frappent votre cœur en les lisant. Chacun trouvera des psaumes différents pour être plus efficace pour lui-même. Commence par : "Aie pitié de moi, ô Dieu (Psaume 50) ; puis bénis le Seigneur, ô mon âme (Psaume 102) ; et loue le Seigneur, ô mon âme (Psaume 145). Ces deux derniers sont les hymnes de l'antienne de la Liturgie. Il y a aussi les psaumes dans le Canon pour la communion divine : Le Seigneur est mon berger (Psaume 22) ; la terre est au Seigneur et sa plénitude (Psaume 23) ; j'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé (Psaume 115) ; et le premier psaume de la veillée du soir, ô Dieu, sois attentif à mon aide (Psaume 69). Il y a les psaumes des heures, etc. Lisez le Psautier et sélectionnez.

Après avoir mémorisé tout cela, vous serez toujours pleinement armé de la prière. Quand une pensée troublante se produit, précipitez-vous vers le Seigneur avec une courte prière ou l'un des psaumes, surtout ô Dieu, sois attentif à venir à mon aide, et la nuée d'ennuis se dissipera immédiatement.

Voilà, tout sur le sujet d'une règle de prière. Cependant, je mentionnerai encore une fois que vous devriez vous rappeler que toutes ces choses ne sont qu'une aide et que la chose la plus importante est de se tenir devant Dieu avec l'esprit dans le cœur avec dévotion et une sincère prostration devant Lui.

J'ai trouvé autre chose à vous dire ! Vous pouvez limiter toute la règle de prière aux prosternations avec des prières courtes et une prière avec vos propres mots. Tenez-vous debout et prosternez-vous en disant : " Seigneur, aie pitié, ou une autre prière, exprimez votre besoin ou louez et remerciez Dieu ". Vous devriez établir un certain nombre de prières, ou une limite de temps pour la prière, ou faire les deux, de sorte que vous ne deveniez pas paresseux spirituellement.

C'est nécessaire, parce qu'il y a une particularité incompréhensible chez nous. Lorsque, par exemple, nous nous adonnons à une activité extérieure, les heures passent comme si elle n'étaient qu'une minute. Quand nous nous tenons debout pour prier, cependant, nous avons à peine quelques minutes qui se sont écoulées, et il semble que nous prions depuis extrêmement longtemps. Cette pensée ne fait pas de mal lorsque nous accomplissons la prière selon une règle établie ; mais lorsque quelqu'un prie et ne fait que des prosternations avec de courtes prières, cela présente une grande tentation. Cela peut mettre un terme à une prière qui a à peine commencé, laissant la fausse assurance qu'elle a été faite correctement.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 25 mars 2019

Commentaire du Psaume 2 par saint Augustin: PSAUME 2: L’ÉGLISE ET SES PERSÉCUTEURS

Saint Agustin d'Hippone

Les méchants veulent secouer le joug de Dieu et de son Christ; mais il a établi, ce Christ chef de sou royaume ou de l’Eglise qui s’étendra partout. Comprenez cette puissance, et faites-vous de la foi un abri contre ses vengeances.

1. « A quoi bon ce frémissement des nations, et ces vaines machinations des peuples? Les rois de la terre se sont levés, les princes ont formé des ligues contre le Seigneur et contre son Christ (Ps. II, 1-2) ». Le psalmiste dit: « A quoi bon», comme il dirait: C’est en vain; car ces ligueurs n’ont pas atteint le but qu’ils se proposaient, l’extinction du Christ: c’est la prédiction des persécuteurs de Jésus dont il est fait mention dans les Actes des Apôtres (Act. IV, 26).
2. « Brisons leurs liens, et rejetons leur joug loin de nous (Ps. II, 3) ». Bien que ces paroles soient susceptibles d’un autre sens, il est mieux de les appliquer à ceux dont le Prophète a dit qu’ils machinaient en vain; en sorte que « brisons leurs chaînes, et rejetons leur joug loin de nous », signifie: appliquons-nous à éluder les devoirs et à rejeter le fardeau de la religion chrétienne.
3. « Celui qui habite dans les cieux se rira d’eux, le Seigneur les persiflera (Ib. 4.) ». La même pensée est deux fois exprimée: car au lieu de: « Celui qui habite dans les cieux », le Psalmiste a dit: « Le Seigneur »; et « se rira », est remplacé par « persiflera ». Gardons-nous toutefois d’entendre ces expressions d’une manière humaine, comme si Dieu plissait des lèvres pour rire, et des narines pour se moquer. Il faut entendre par là, le pouvoir qu’il donne à ses élus de lire dans l’avenir, d’y voir le nom du Christ se transmettant jusqu’aux derniers humains, s’emparant de tous les peuples, et de comprendre ainsi combien sont vaines les trames des méchants. Ce pouvoir qui leur découvre cet avenir, c’est la moquerie et le persiflage de Dieu. « Celui qui habite les cieux se rira d’eux ». Si, par les cieux, nous comprenons les âmes saintes, c’est en elles que le Seigneur connaissant ce qui doit arriver, se rit des vains complots et tourne en dérision.
4. « Alors il leur parlera dans sa colère, et les confondra dans sa fureur (Ps. II, 5) ». Pour nous mieux préciser l’effet de cette parole, David a dit: « Il les confondra »; en sorte que « la colère » de Dieu est identique « à sa fureur ». Mais cette colère et cette fureur du
Seigneur Dieu, ne doit pas s’entendre d’une perturbation de l’âme; c’est le cri puissant de la justice dans toute créature, soumise à Dieu pour le servir. Car il faut bien nous rappeler
et croire ce qu’a écrit Salomon: « Pour toi, ô Dieu de force, tu es calme dans tes jugements, et tu nous gouvernes avec une sorte (124) de respect (Sag. XII, 18) ». En Dieu donc, la colère est ce mouvement qui se produit dans une âme connaissant la loi de Dieu, quand elle voit cette même loi violée par le pécheur; elle est cette indignation des âmes justes qui flétrit par avance bien des crimes. Cette colère de Dieu pourrait fort bien se dire encore des ténèbres de l’esprit qui envahissent tout infracteur de la loi de Dieu.
5. « Moi, je suis établi par lui, pour régner en Sion, sur la montagne sainte, pour prêcher sa loi (Ps. II, 6) ». Ces paroles s’appliquent évidemment à Notre Seigneur Jésus-Christ. Si, pour nous, comme pour beaucoup d’autres, Sion veut dire contemplation, nous ne pouvons mieux l’entendre que de l’Eglise, dont l’âme s’élève chaque jour pour contempler en Dieu ses splendeurs, selon ce mot de l’Apôtre: « Nous verrons à découvert la gloire du Seigneur (II Cor. III, 18) »; voici donc le sens: « Moi, je suis établi par lui pour régner sur la sainte Eglise », appelée ici montagne à cause de sa hauteur et de sa solidité. « C’est moi qu’il a établi roi »: moi, dont les impies cherchaient à briser les chaînes et à secouer le joug. « Pour prêcher sa loi»: qui ne comprendrait cette expression, en voyant la pratique de chaque jour?
6. « Le Seigneur m’a dit: Tu es-mon Fils; je t’ai engendré aujourd’hui (Ps. II, 7) ». Dans ce jour, on pourrait voir la prophétie du jour où Jésus-Christ naquit en sa chair. Néanmoins comme « aujourd’hui » indique l’instant actuel, et que dans l’éternité, il n’y a ni un passé qui ait cessé d’être, ni un futur qui ne soit pas encore, mais seulement un présent; car tout ce qui est éternel est toujours cette expression: « Aujourd’hui, je t’ai engendré », s’entendra dans le sens divin, selon lequel la foi éclairée et catholique professe la génération ininterrompue de la puissance et de la sagesse de Dieu, qui est son Fils unique.
7. « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage (Ib. 8)». Ceci n’est plus éternel, et s’adresse au Verbe fait homme, qui s’est offert en sacrifice, à la place de tous les sacrifices, « qui intercède encore pour nous (Rom. VIII, 34)»; en sorte que c’est à Jésus-Christ, dans l’économie temporelle de l’Incarnation opérée pour le genre humain, qu’est- adressée cette parole: « Demande-moi »: oui, demande que tous les peuples soient unis sous le nom chrétien, afin qu’ils soient rachetés de la mort, et deviennent la possession de Dieu. « Je te donnerai les nations en héritage », afin que tu les possèdes pour leur salut, et qu’elles te produisent des fruits spirituels. « Et ta possession s’étendra jusqu’aux confins de la terre ». C’est la même pensée répétée. «Les confins de la terre » sont mis ici pour les nations, mais dans un sens plus clair, afin que nous comprenions toutes les nations: le Psalmiste a dit « possession » au lieu de « héritage ».

8. « Tu les gouverneras avec un sceptre de fer », dans l’inflexible justice. « Tu les briseras comme un vase d’argile (Ps. II, 9) », c’est-à-dire tu briseras en eux les passions terrestres, les immondes soucis du vieil homme, et tout ce qu’il a puisé, pour se l’inculquer, dans la fange du péché. « Et maintenant, ô rois, comprenez » (Ib. 10) ». « Maintenant », c’est-à-dire, quand vous aurez une vie nouvelle, ayant brisé cette enveloppe de boue, ces vases charnels de l’erreur, qui sont l’apanage de la vie passée, oui, « alors comprenez, vous qui êtes rois », puisque vous pouvez d’une part diriger tout ce qu’il y a chez vous de servil et d’animal, et d’autre part combattre, non comme frappant l’air, mais châtiant vos corps et les réduisant en servitude (I Cor., IX, 26, 27). « Instruisez-vous, vous tous qui jugez la terre ». C’est une répétition. « Instruisez-vous » est mis pour « comprenez »; et, «vous qui jugez la terre», pour « vous qui êtes rois ». Le Prophète veut dire que l’homme spirituel doit juger la terre; car ce que nous jugerons nous est inférieur; et tout ce qui est inférieur à l’homme spirituel, peut bien s’appeler terre, puisqu’il est meurtri par la chute terrestre.

9. « Servez le Seigneur avec crainte (Ps., II, 11) »; parole qui prévient l’orgueil que nous donnerait cette autre: « O rois qui jugez la terre». « Et tressaillez en lui avec tremblement ». « Tressaillez », est fort bien ici pour corriger ce qu’aurait de pénible: « Servez. le Seigneur avec crainte ». Mais afin que celte jubilation n’aille point jusqu’à la témérité, le Prophète ajoute: « avec tremblement»: ce qui nous invite à garder avec soin et vigilance le principe de la sanctification. «Et maintenant comprenez, ô rois », peut encore. s’entendre (125) ainsi: Et maintenant que je suis constitué roi, ne vous en affligez point, ô rois de la terre, comme d’un empiétement sur vos privilèges; mais plutôt instruisez-vous et comprenez qu’il vous est avantageux de vivre sous la tutelle de celui qui vous donne l’intelligence et l’instruction. L’avantage qui vous en reviendra, sera de ne point régner à l’aventure, mais de servir avec tremblement le Seigneur de tous, de vous réjouir dans l’attente d’une félicité sans mélange, vous tenant en garde et dans la circonspection contre l’orgueil qui vous en ferait déchoir.

10. « Emparez-vous de la doctrine, de peur qu’un jour le Seigneur n’entre en colère, et que vous ne perdiez la voie de la justice (Ps. II, 2)». C’est ce qu’a déjà dit le Prophète: « Instruisez- vous et comprenez »; car s’instruire et comprendre, c’est s’emparer d’une doctrine. Cependant l’expression: « apprehendite, emparez-vous», désigne assez clairement un certain abri, un rempart contre tout ce qui pourrait arriver, si l’on apportait moins de soin
à s’emparer. « De peur qu’un jour le Seigneur ne s’irrite », renferme un certain doute, non point dans la vision du prophète, qui en a la certitude, mais dans l’esprit de ceux qu’il avertit; car ceux qui n’ont point une révélation claire de la colère n’y pensent d’ordinaire qu’avec doute. Ceux-là donc doivent se dire: « Emparons-nous de la doctrine, de peur que le Seigneur ne s’irrite, et que nous ne perdions la voie de la justice». Déjà nous avons exposé plus haut comment « s’irrite le Seigneur (Sup. n. 4)». « Et que vous perdiez la voie de la justice ». C’est là un grand châtiment, que redoutent ceux qui ont déjà goûté les douceurs de la justice. Celui qui perd la voie de la justice, doit errer misérablement dans les voies de l’iniquité.

11. « Quand bientôt s’enflammera sa colère, bienheureux ceux qui auront mis en lui leur confiance (Ps. II, 13)». C’est-à-dire, quand éclatera cette vengeance qui est préparée aux pécheurs et aux impies, non seulement elle épargnera ceux qui auront mis leur confiance dans le Seigneur, mais elle servira à leur établir, à leur élever un trône bien haut. Le Prophète ne dit pas: « Quand bientôt s’enflammera sa colère, ceux qui se confient en lui seront en sûreté »; comme s’ils devaient seulement échapper à la vengeance: mais il les appelle « bienheureux », ce qui exprime la somme, le comble de tous les biens. Quant à l’expression: « In brevi, bientôt », elle signifie, je crois, quelque chose de soudain, pour les pécheurs, qui ne l’attendront que dans un lointain avenir.

Source de la traduction:

Abbé MORISOT, 

1875

jeudi 21 mars 2019

Prière des Psaumes


Psautier/ Bibliothèque Mazarine ms. 376, f. 119v-120.


Comment devrions-nous prier les Psaumes ?

 A haute voix. 

La danse de la langue, des dents et des lèvres fait partie de la prière. Dans L'Arène, Saint Ignace Briantchaninov écrit : " Dites les mots d'une voix audible quand vous êtes seul : cela aide aussi à retenir l'attention. "

Lentement et attentivement

Ce que dit saint Ignace Briantchaninov de la prière de Jésus [...] s'applique à la prière psalmique : "Les propriétés essentielles de cette prière devraient être : l'attention, quand vous priez l'enfermement du mental dans les paroles de la prière, l'extrême lenteur dans sa prononciation et la contrition du cœur... ces conditions sont nécessaires pour toute prière...

Combien de psaumes devrions-nous prier ?

Les moines et les moniales sont les experts de l'Église de la prière psalmique. Dans les monastères et les skites qui sont capables de suivre pleinement la règle monastique, tout le Psautier - les 150 psaumes - est lu chaque semaine. 

Ce nombre passe à deux fois par semaine pendant le Grand Carême. Pour faciliter cela, il y a quelques siècles, les Psaumes étaient divisés en vingt sections (appelées cathismes) et en trois sous-sections (appelées stases) : donc, soixante sections de longueur à peu près égale. Ainsi, une possibilité est de prier une ou plusieurs de ces stases chaque jour.

Ici, nous devons encore une fois nous rappeler les premiers principes : Priez comme vous le pouvez, pas comme vous le voulez ; faites moins de choses mais mieux. Si prier attentivement une stase n'est pas possible, faites-en moins. 

Faites un psaume. Faites quelques versets d'un psaume. Nous devrions prier le plus grand nombre - ou le moins grand nombre - de psaumes possible dans le temps dont nous disposons. Mais nous ne devrions jamais n'en faire aucun.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Père Joseph Letendre
When you pray
(Guide pratique pour une vie de prière orthodoxe)
Ancient Faith Publishing
2017
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