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vendredi 15 mars 2019

Commentaire du Psaume premier/ Commentaire de saint Basile le Grand

Psaume 1er 
Psaume Premier, 
version de Père Placide de bienheureuse mémoire

Avant que je n'explique ce qu'est ne pas s'arrêter dans la voie des pécheurs, je veux résoudre la question que l'on pose à ce stade du psaume. Pourquoi, dites-vous, le prophète [David] mentionne seulement l'homme et le proclame bienheureux (μακάριος)? N'exclue-t-il pas les femmes de la béatitude? Nullement! Car la vertu de l'homme et de la femme est la même puisque la création est également honorée en tous deux, donc il y a la même récompense pour tous deux. 

Ecoutez la Genèse: "Dieu créa l'homme", est-il dit, "Il le créa à l'image de Dieu. Il les créa  masculin et féminin. Ceux dont la nature est semblable, reçoivent la même récompense. Pourquoi alors l'Ecriture fit mention de l'homme et ne mentionna pas la femme? Parce qu'elle crut que c'était suffisant, puisque leur nature est semblable, en indiquant le tout par la partie faisant autorité.

Notez l'exactitude de  l'expression, et comment chaque mot de la déclaration est accompli. Il ne dit pas " qui ne va pas dans la voie des pécheurs" mais qui ne s'est pas arrêté" Celui qui se trouve dans cette vie, n'est pas [encore] bienheureux, à cause de l'incertitude de son départ. Mais celui qui a accompli ce qui est son lot, et a fermé sa vie par la fin qui ne peut être à son désavantage, celui-là est sûrement proclamé bienheureux...

Considérez aussi les circonstances de la vie et voyez si elles ne sont pas semblables. Aujourd'hui vous avez cultivé la terre, demain un autre le fera aussi, et après lui, encore un autre le fera. Voyez-vous ces champs et leurs demeures onéreuses? Combien de fois ont-elles changé de nom [de propriétaire] depuis qu'elles existent? On disait qu'elles appartenaient à untel, puis le nom fut changé pour un autre, et puis elles passèrent à un autre, et finalement à présent on dit qu'elles appartiennent à un autre encore. Notre vie n'est-elle pas ainsi, recevant successivement un homme après l'autre, et les faisant se suivre les uns après les autres? "Bienheureux" ainsi "est celui qui ne s'est pas arrêté dans la voie des pécheurs."

A présent que signifie l'expression "qui ne s'est pas arrêté?" Lorsque nous, hommes, étions dans notre premier âge, nous n'étions ni dans le péché, ni dans la vertu ( car le temps alors n'était pas à l'une ou l'autre condition): mais quand la raison fut parfaite en nous, alors advint ce qui fut écrit:" mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus."(Romains 7:9)

Les pensées malignes qui naissent dans nos esprits  à cause des passions de la chair, surgissent. En vérité, si lorsque vint le commandement, c'est-à-dire le pouvoir de discernement du bien, l'esprit ne  prévalut pas sur les pensées plus basses, mais permit à la raison d'être esclave des passions, le péché reprit vie, mais l'esprit mourut à cause de ses transgressions. 

Bienheureux alors est celui qui ne s'est pas arrêté dans la voie des pécheurs, mais a cheminé rapidement, par un raisonnement meilleur sur la voie d'une pieuse vie. Car il y a deux voies opposées l'une à l'autre, l'une est grande et large, l'autre étroite et petite... Et la voie facile et qui descend a un guide trompeur, un démon malin, qui mène ses fidèles par le plaisir vers la destruction, mais la voie étroite et escarpée a un bon ange qui conduit ceux qui la suivent par les efforts de la vertu vers une fin bienheureuse.

Saint Basile le Grand 
Homélies Exegétiques ( Homélie 10, 3, 5)
Version française Claude Lopez-Ginisty

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