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Kaph. Paume de la main. Frappée par la vie, l'âme cherche Dieu.
La 11ème octave est placée sous la lettre Kaph - la paume de la main. La paume
peut frapper ou caresser. Le prophète présente ici une personne insultée, écrasée
par l'injustice et qui en appelle à Dieu pour l'aider. Ce qui est décrit ici, ressemble
beaucoup à l'histoire de Job, des martyrs, et de tous ceux qui luttent contre le péché
et les passions. Nous avons là une brève leçon sur la manière de trouver de la force,
et la façon de procéder dans la lutte interminable contre les difficultés de la vie
spirituelle.
Verset 81 : "Mon âme défaille pour ton salut, et j'ai mis toute mon espérance en tes
paroles."
L'âme, écrasée, ballottée par les événements ou par l'ennemi de notre salut, supplie
Dieu de la sauver de la persécution, des offenses, des épreuves. C'est aussi un cri
de l'âme demandant à être délivrée du péché et de la perdition éternelle. Mais ces
paroles expriment les sentiments de l'âme pieuse qui a mis en Dieu toute son
espérance.
Verset 82 : "Mes yeux défaillent à cause de ta parole, disant : quand me consoleras-
tu ?"
Les yeux de l'espérance sont enchaînés dans l'attente de la consolation du Seigneur.
Ce verset exprime aussi la patience inflexible qui est soutenue par cette espérance.
Telle était la patience du martyr qui avait souffert pendant vingt-huit ans, telle est la
patience de tous ceux dont les prières ne sont exaucées que très lentement. Une
telle patience montre à l'évidence une foi extraordinaire en Dieu.
Verset 83 : "Car je suis devenu comme une outre exposée à la gelée ; je n'ai pas
oublié tes jugements."
Bien que le croyant soit arrivé au bout de ses forces, et soit devenu une outre sans
vie, sa dévotion pour Dieu ne l'a pas quitté. La chair sensuelle, comme une outre,
doit être exposée à la mortification pour dessécher le péché. Ceci peut être un
processus très long et le fidèle trouve un soutien à sa loyauté dans les ordonnances
de Dieu.
Verset 84 : "Combien reste-t-il de jours à ton serviteur ? Quand feras-tu justice de
ceux que me persécutent ?"
Les années passent sans que l'intercession de Dieu ne se fasse jour. Les méchants
qui insultent sont quelquefois punis ici-bas, mais cela n'est pas toujours le cas. Dans
certains cas, comme dans celui de Lazare, la justice est repoussée jusqu'à la fin
dernière.
Verset 85 : "Les méchants m'ont entretenu de propos futiles ; mais cela ne vaut pas
ta loi."
Les méchants et le péché essaient de nous égarer nous montrant leurs propres
manières de vivre. Quand ils réussissent et que l'on se rend à eux, ils dissimulent
leurs attaques. Le désir divin de nous sauver, montre au grand jour ces ruses de
l'ennemi, et nous prévient quand le mal nous est offert sous le voile de la vertu.
Verset 86 : "Tous tes commandements sont vérité : on m'a persécuté injustement,
sauve-moi."
Les commandements de Dieu sont la vérité, le péché est fausseté. La conviction
d'être sur le chemin de la vérité produit une ferme résolution de s'y maintenir ; cela
donne du courage et de l'inspiration, mais cela n'empêche pas le chagrin et afin de
ne pas être vaincu par lui, ceux qui se consacrent à Dieu ont recours à la prière.
Verset 87 : "Il s'en est fallu de peu qu'ils ne m'achèvent sur la terre ; mais je n'ai pas
abandonné tes commandements."
Tous les saints martyrs peuvent dire une telle chose : au commencement ils étaient
consternés par les flatteries, puis torturés et finalement, ils étaient mis à mort. On
peut voir là la plus forte séduction du péché, et son rejet final par l'âme.
Verset 88 : "Vivifie-moi selon ta miséricorde, et je garderai les témoignages de ta
bouche."
Le Prophète, ne s'appuyant pas sur sa propre vérité ni ne demandant la protection
de Dieu à cause de sa fidélité, s'humilie devant Dieu, et en appelle à la miséricorde
de Dieu pour être capable de garder ses témoignages. Il demande à la grâce de
Dieu de l'animer et ainsi de lui donner la force de garder ses témoignages.
Le Psaume 118
d'après le commentaire de Saint Théophane le Reclus
Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide [Deseille])
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