ג
Ghimel. Le chameau, les difficultés de la vie spirituelle.
La troisième lettre, Ghimel signifie chameau. C'est le plus endurant de tous les
animaux. Ceux qui marchent dans la voie des commandements sont pareils à lui,
plus particulièrement au commencement quand ils en ont peu le goût, mais aussi
plus tard quand la pression des ennemis extérieurs devient un fardeau par rapport à
la disposition intérieure. Tout ceci est vaincu par l'adhésion à la promesse donnée.
C'est ce dont parle cette octave que l'on pourrait intituler : des difficultés rencontrées
sur la voie du Bien.
Verset 17 : "Donne ton salaire à ton serviteur, fais moi vivre, et je garderai tes
paroles."
Au début, mais aussi au cours de la vie spirituelle, on ressent un certain ennui : on
ne voit aucun résultat, seulement les épreuves. Un état d'engourdissement de l'âme
prévaut, comme si la grâce de Dieu s'était en allée : cet état d'insensibilité est donné
pour que l'on réalise son impuissance et pour rechercher sa délivrance de Dieu
seulement, avec patience et dans la prière.
Verset 18 : "Enlève le voile de mes yeux, et je comprendrai les merveilles de ta loi."
Depuis le temps de la chute, l'homme est aveugle et c'est seulement lorsqu'il
approche de Dieu qu'il voit. Pourtant parmi les gens qui vivent avec Dieu, il arrive un
état d'oubli où les pensées salutaires et stimulantes sont éloignées, l'on oublie qui
l'on est et ce que l'on attend de nous. Ceci n'est pas toujours suivi de grandes fautes,
cependant l'énergie intérieure s'amenuise et l'ordre spirituel est dérangé.
Verset 19 : "Je suis étranger sur la terre ne me cache pas tes commandements."
Un voyageur s'efforce d'aller vers son but, passant les paysages, ne s'attardant nulle
part. Pourtant, très souvent, l'homme vit comme s'il devait rester sur terre
éternellement. Comment peut-il ne pas oublier son éternelle destination, et ne pas se
laisser prendre par les choses de ce monde ?
Verset 20 : "Mon âme a souhaité avec ardeur de désirer en tous temps tes décrets."
En dépit de toutes ces dispositions mauvaises, l'âme désire ardemment être avec
Dieu. La volonté cependant est affaiblie, et c'est la seule force de la raison qui
continue. Ceci est une attaque de la volonté par la répugnance : on tombe dans un
état d'indolence envers toute activité de l'esprit.
Verset 21 : "Tu as châtié les orgueilleux, maudits soient ceux qui se détournent de
tes commandements ."
L'orgueil, la suffisance répugnent à Dieu. Celui qui a une haute opinion de lui-même
trébuche souvent pour une vétille, et ne peut être ramené au sens commun; il est
attaqué par des passions honteuses et ressent le retrait de la grâce de Dieu. C'est la
tentation intérieure, la tentation extérieure est le fait des orgueilleux et peut être très
pénible - le prophète prie pour en être éloigné.
Verset 22 : "Ecarte de moi l'opprobre et le mépris, car j'ai recherché tes
témoignages."
Ceux qui vivent dans la crainte du Seigneur doivent supporter le mépris mais quant il
devient insupportable, ils demandent de l'aide à Celui qui a promis de protéger ses
serviteurs. Le mépris supprime toute énergie, celui qui doit le supporter demande soit
à être raffermi pour l'endurer, ou d'en être délivré, comprenant cependant que rien ne
peut enlever le pus de l'orgueil mieux que le mépris.
Verset 23 : "Car les princes ont siégé et ont tenu des mauvais propos contre moi,
mais ton serviteur réfléchissait sur tes jugements."
Le Seigneur a promis la béatitude, et non la calomnie, pourtant comme elle est
difficile à porter! L'assurance de la conscience est une consolation contre la
calomnie, mais qui est sans péché ? Pour les chrétiens quelque chose d'autre est ici
révélé : à savoir l'amour des ennemis. Celui qui accomplit ce commandement du
Christ en reçoit une telle disposition bienveillante que l'amertume de la haine en est
éliminée.
Verset 24 : "Car tes témoignages sont ma méditation, et tes jugements sont mon
conseil."
Tournez-vous vers Dieu en toutes circonstances, parcourez Ses paroles et cherchez
en elles la réponse à vos doutes et à vos craintes mais quant à vous soyez soumis et
fidèles à leurs commandements. Si telle est la récompense, lisez et méditez chaque
jour et en tout temps.
Le Psaume 118
d'après le commentaire de Saint Théophane le Reclus
Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide [Deseille])
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.