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jeudi 22 novembre 2018

Psaume 118: Troisième octave


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Ghimel. Le chameau, les difficultés de la vie spirituelle.
La troisième lettre, Ghimel signifie chameau. C'est le plus endurant de tous les animaux. Ceux qui marchent dans la voie des commandements sont pareils à lui, plus particulièrement au commencement quand ils en ont peu le goût, mais aussi plus tard quand la pression des ennemis extérieurs devient un fardeau par rapport à la disposition intérieure. Tout ceci est vaincu par l'adhésion à la promesse donnée. C'est ce dont parle cette octave que l'on pourrait intituler : des difficultés rencontrées sur la voie du Bien.

Verset 17 : "Donne ton salaire à ton serviteur, fais moi vivre, et je garderai tes paroles."
Au début, mais aussi au cours de la vie spirituelle, on ressent un certain ennui : on ne voit aucun résultat, seulement les épreuves. Un état d'engourdissement de l'âme prévaut, comme si la grâce de Dieu s'était en allée : cet état d'insensibilité est donné pour que l'on réalise son impuissance et pour rechercher sa délivrance de Dieu seulement, avec patience et dans la prière.

Verset 18 : "Enlève le voile de mes yeux, et je comprendrai les merveilles de ta loi."
Depuis le temps de la chute, l'homme est aveugle et c'est seulement lorsqu'il approche de Dieu qu'il voit. Pourtant parmi les gens qui vivent avec Dieu, il arrive un état d'oubli où les pensées salutaires et stimulantes sont éloignées, l'on oublie qui l'on est et ce que l'on attend de nous. Ceci n'est pas toujours suivi de grandes fautes, cependant l'énergie intérieure s'amenuise et l'ordre spirituel est dérangé.

Verset 19 : "Je suis étranger sur la terre ne me cache pas tes commandements."
Un voyageur s'efforce d'aller vers son but, passant les paysages, ne s'attardant nulle part. Pourtant, très souvent, l'homme vit comme s'il devait rester sur terre éternellement. Comment peut-il ne pas oublier son éternelle destination, et ne pas se laisser prendre par les choses de ce monde ?

Verset 20 : "Mon âme a souhaité avec ardeur de désirer en tous temps tes décrets."
En dépit de toutes ces dispositions mauvaises, l'âme désire ardemment être avec Dieu. La volonté cependant est affaiblie, et c'est la seule force de la raison qui continue. Ceci est une attaque de la volonté par la répugnance : on tombe dans un état d'indolence envers toute activité de l'esprit.

Verset 21 : "Tu as châtié les orgueilleux, maudits soient ceux qui se détournent de tes commandements ."
L'orgueil, la suffisance répugnent à Dieu. Celui qui a une haute opinion de lui-même trébuche souvent pour une vétille, et ne peut être ramené au sens commun; il est attaqué par des passions honteuses et ressent le retrait de la grâce de Dieu. C'est la tentation intérieure, la tentation extérieure est le fait des orgueilleux et peut être très pénible - le prophète prie pour en être éloigné.

Verset 22 : "Ecarte de moi l'opprobre et le mépris, car j'ai recherché tes témoignages."
Ceux qui vivent dans la crainte du Seigneur doivent supporter le mépris mais quant il devient insupportable, ils demandent de l'aide à Celui qui a promis de protéger ses serviteurs. Le mépris supprime toute énergie, celui qui doit le supporter demande soit à être raffermi pour l'endurer, ou d'en être délivré, comprenant cependant que rien ne peut enlever le pus de l'orgueil mieux que le mépris.

Verset 23 : "Car les princes ont siégé et ont tenu des mauvais propos contre moi, mais ton serviteur réfléchissait sur tes jugements."
Le Seigneur a promis la béatitude, et non la calomnie, pourtant comme elle est difficile à porter! L'assurance de la conscience est une consolation contre la calomnie, mais qui est sans péché ? Pour les chrétiens quelque chose d'autre est ici révélé : à savoir l'amour des ennemis. Celui qui accomplit ce commandement du Christ en reçoit une telle disposition bienveillante que l'amertume de la haine en est éliminée.

Verset 24 : "Car tes témoignages sont ma méditation, et tes jugements sont mon conseil."
Tournez-vous vers Dieu en toutes circonstances, parcourez Ses paroles et cherchez en elles la réponse à vos doutes et à vos craintes mais quant à vous soyez soumis et fidèles à leurs commandements. Si telle est la récompense, lisez et méditez chaque jour et en tout temps. 

Le Psaume 118 
d'après le commentaire de Saint Théophane le Reclus

Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty 
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff 



(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide [Deseille]) 

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