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Teth. Boue, argile. Les difficultés forment l'âme.
La neuvième octave est placée sous le signe de la lettre Teth. Boue, argile. La boue
signifie la saleté, mais elle peut-être utilisée pour guérir, et on fait en argile des
récipients utiles. D'une manière similaire, le Seigneur façonne l'âme par divers
moyens qui sont : la grâce et sa parole (v. 65, 66) la vie triste ou heureuse (v. 67, 68)
avec le consentement de Dieu, la persécution humaine (v. 69, 70) et la conviction
que tout ceci est sous l'influence directe de Dieu, et ainsi tout est pour le bien de
l'homme. (v. 71, 72)
Dans l'octave précédent, il fut montré comment un pécheur est arraché au péché et
se tourne vers Dieu, ici l'on voit comment la perfection intérieure est façonnée par le
Seigneur par les circonstances extérieures de la vie.
Verset 65 : "Tu as agi avec bonté envers ton serviteur Seigneur, selon ta parole."
Qui peut dire une telle chose ? Celui qui a été converti par la grâce de Dieu du péché
à la vertu. On ne peut s'empêcher de voir comment les paroles de Dieu sont
accomplies : le Seigneur ne veut pas la mort du pêcheur, mais il veut l'enseigner et le
sauver de façons diverses.
Verset 66 : "Apprends-moi la bonté, la rectitude de la vie et la connaissance, parce
que j'ai eu foi dans tes commandements."
Le Seigneur a donné en partage la bonté, et il a enseigné l'homme afin qu'il
comprenne qu'il n'est nulle autre voie, si ce n'est celle des commandements.
Cependant, ayant commencé à cheminer sur cette voie, l'homme comprend
immédiatement son ignorance et son impuissance, et il demande à Dieu de lui
enseigner la bonté - l'amour des hommes, la rectitude de la vie - l'art de la vertu
active - la sagesse - la connaissance des choses divines. C'est un programme
éducatif complet. D'abord est la foi est la confiance en la parole de Dieu, et
maintenant la demande de la grâce de Dieu.
Verset 67 : "Avant d'être humilié j'ai péché, aussi j'ai gardé ta parole."
A partir de maintenant, on décrit la pédagogie divine par les moyens extérieurs :
affliction, malheur et deuils. Le prophète insiste sur le fait qu'ils conduisent sur le
chemin de la vertu et comment dans les mains de la Divine Providence, ils sont
souvent un moyen sûr - si ce n'est le seul- d'amener le changement et la perfection
chez l'homme. C'est pourquoi ceux qui recherchent la perfection mènent une vie
(pleine) de privations.
Verset 68 : "Tu es bon Seigneur, en ta bonté, enseigne-moi tes jugements."
La richesse et la pauvreté, le renommée et l'obscurité, la gouvernance de soi et
l'humble obéissance et toutes les autres positions et circonstances de la vie, sont
des moyens pour former le caractère dans les mains de Dieu. Chacun reçoit ce qui
est mieux pour lui, car le but de l'existence, est la perfection morale et tout en notre
vie est dirigée vers cette fin par Dieu.
Verset 69 : "L'injustice des orgueilleux s'est multipliée contre moi, et moi, de tout mon
cœur je scruterai tes commandements."
Il nous est montré comment les fausses accusations servent à la perfection morale
dans les mains de Dieu. Elles deviennent une méthode d'éducation dans la piété. Le
Sauveur a dit aux apôtres qu'ils n'étaient pas de ce monde et que le monde entier les
haïrait.
Verset 70 : "Leur cœur s'est caillé comme le lait ; mais moi j'ai médité ta loi."
Par nature le cœur humain est pur, doux, chaud, cependant quand le vice y entre, il
devient plus froid, plus dur, plus sombre. Comme le lait qui devient épais, moins
fluide, la fausseté resserre le cœur, sa douceur naturelle est abîmée par la
méchanceté et la malice. Avec le péché à l'intérieur et la pauvreté des orgueilleux
autour de lui, le croyant devient encore plus convaincu de s'en tenir aux
commandements de Dieu, car en eux, il trouve un appui contre ses propres péchés,
et le soulagement contre les attaques des méchants.
Verset 71 : "C'est un bien pour moi que tu m'aies humilié, pour que j'apprenne tes
jugements."
Le prophète étant enseigné par l'entraînement moral des misères de l'existence et
les fausses accusations, remercie Dieu maintenant de l'avoir conduit à travers ce
triste chemin de connaissance, car il n'est pas possible sans lui d'apprendre à ne pas
pécher.
Verset 72 : "Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche, que des monceaux d'or et
d'argent. "
C'est la conviction par laquelle l'âme existe dans la fournaise des tentations, la loi a
pénétré tous ses mouvements, tous ses désirs, elle donne à l'intellect une réponse à
tous ses problèmes, satisfait les aspirations du cœur et lie la puissance de la volonté.
Le Psaume 118
d'après le commentaire de Saint Théophane le Reclus
Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide [Deseille])
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