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Aïn. L'œil. La vision. Voir et accomplir la volonté de Dieu.
Le titre de cette octave est Aïn - l'œil. L'œil est la fenêtre de l'âme mais il y a aussi un
œil spirituel qui contemple le monde spirituel : c'est l'intellect ou l'esprit qui perçoit
Dieu, professe la Providence de Dieu, enseigne l'obéissance à Dieu, a soif de Dieu
et voit en Dieu son bonheur suprême : c'est l'état de méditation. Voici des paroles
venant exprimer la soif et l'espérance des yeux, du cœur, et de l'intellect envers
Dieu, et la dévotion à la volonté de Dieu dans les circonstances variées qui
demandent une telle espérance. La base de l'espoir est la dévotion à la volonté de
Dieu à travers l'accomplissement de ses Saints commandements. L'impureté de la
conscience tue l'espérance qui est renouvelée par la repentance. Celui qui espère, a
un œil dirigé vers Dieu attendant sa miséricorde et l'autre sur les commandements
afin de ne pas faire obstacle à sa miséricorde.
Verset 121 : "J'ai accompli le droit et la justice, ne me livre pas à ceux qui me
nuisent."
Jusqu'au moment où le péché n'est pas commis intentionnellement, il reste une base
pour la prière dans le cœur, et l'espérance demeure. Ainsi le Prophète et roi David,
aussi longtemps qu'il ne pêchait point, avait un cœur plein d'espérance, et le Seigneur ne l'abandonna pas mais le garda contre ses ennemis.
Verset 122 : "Prends ton serviteur sous ta garde pour son bien, que les orgueilleux
cessent de me calomnier."
La calomnie est une des épreuves les plus dures, pourtant Dieu fait que celui qui est
calomnié obtient grande récompense pour ces calomnies, et sent que la main de
Dieu est sur lui. Un service fervent de Dieu et le témoignage irréprochable de la
conscience, confèrent l'audace pour se tourner vers Dieu afin qu'il nous protège.
Verset 123 : "Mes yeux défaillent pour ton salut, et pour les promesses de ta justice."
Le Prophète dirige tout son amour et toute son attention vers Dieu, et attend de lui le
salut. Mais il n'en oublie cependant pas "la parole de justice", les commandements
de Dieu, et se met à même, de tout son pouvoir, de les accomplir. La foi engendre
l'espérance, et l'espérance vient d'un ferme dévouement à la volonté de Dieu, et à la
garde de ses commandements. Sans œuvres la foi est morte !
Verset 124 : "Agis avec ton serviteur selon ta miséricorde, et enseigne-moi tes
jugements."
Voyant que la garde des commandements est tout, le Prophète supplie Dieu de lui
accorder comme une grande grâce, l'enseignement des ses ordonnances, car
comment pourrait-on approfondir seul, la sagesse de la loi.
Verset 125 : "Je suis ton serviteur, donne-moi l'intelligence pour que je connaisse tes
témoignages."
Un croyant se considère comme serviteur de Dieu, mais il ne sait comment servir
Dieu. Une chose est de s'appeler serviteur de Dieu, autre chose est de l'être, et ainsi
il sollicite de Dieu le don de reconnaître sa volonté dans toutes les circonstances
quelquefois complexes de la vie.
Verset 126 : "C'est pour le Seigneur le temps d'agir ; ils ont rejeté ta loi."
Quelqu'un dédié à la vie pieuse, a du zèle non seulement pour lui-même, mais pour
tous les autres croyants; et le fait que les autres rejettent les commandements, le
chagrine, et lui inspire de devenir encore plus zélé.
Quelques-uns uns voient ici une prophétie du Roi David à propos du temps de
l'Avent du Messie : la fin de la loi est venue, que vienne le sauveur du monde
accorder l'absolution des péchés.
Verset 127 : "C'est pourquoi j'ai aimé tes commandements, plus que l'or et la
topaze."
Le croyant comprend que la fidélité aux commandements le rapproche de Dieu,
l'amène à la filiation en Dieu, et le remplit d'espoir. Dieu a tout et tout vient de lui,
ainsi celui qui aime Dieu possède tout alors que, en conscience, la chose de plus
grande valeur à ses yeux, est ce qui le rapproche de Dieu.
Verset 128 : "Aussi j'ai été redressé grâce à tous tes commandements ; j'ai haï toute
voie d'injustice."
L'amour de Dieu demande du croyant l'amour des commandements, non seulement
en pensée, mais en actes, pour cette raison il dirige tous ses actes selon les
commandements, et ne regarde pas avec indifférence les voies d'injustices, mais il
les déteste de toute son âme. Il n'existe pas de dualité, tout est dirigé vers un but. La
grâce conduit l'esprit vers la divine communion, le zèle le fait cheminer sur les
chemins de la volonté de Dieu et ses mains entreprennent des œuvres de piété et de
bonnes actions résistant à toute violation, aussi minime soit-elle, des
commandements de Dieu.
Le Psaume 118
d'après le commentaire de Saint Théophane le Reclus
Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide [Deseille])
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