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dimanche 9 décembre 2018

Psaume 118: Vingtième Octave


ר
Resh. La tête. Les dispositions essentielles du cœur.
La 20ème octave est placée sous le signe de la lettre Resh, la tête. La tête signifie ce qu'il y a d'essentiel (chef), de principal. Dans la vie morale, ce mot peut être utilisé pour indiquer la disposition principale du cœur par laquelle une telle vie est soutenue et activée. Le Sauveur indiqua de telles dispositions dans sa présentation des Béatitudes : humilité, contrition, douceur, amour de la vérité, miséricorde, pureté de cœur, amour de la paix, patience, espoir. Et l'apôtre Paul, indique des dispositions similaires quand il énumère les fruits du Saint Esprit : amour, joie, patience, bonté, miséricorde, foi, douceur, abstinence (Gal. 5.22,23).
Il y a des passages similaires dans d'autres pages des Saintes Ecritures dont fait partie cette octave. L'on voit ici : l'humilité, la pureté de la conscience, la recherche des ordonnances de Dieu, l'espérance du salut, la patience, le zèle pour les autres (le prochain ), l'amour de Dieu et la conviction de la permanence des commandements de Dieu.

Verset 153 : "Vois mon humiliation, et délivre-moi, car je n'ai pas oublié ta loi."
L'humilité est une disposition du Cœur par laquelle une personne jouissant de nombreuses qualités, considère qu'elle ne possède rien de spécial, mais se considère au contraire dépourvue de toutes les vertus et voit en Dieu sa seule source de force et de succès. Une telle disposition de l'esprit est la racine de la vie spirituelle. N'espérons aucune aide de Dieu sans elle. Tous les justes théophores avaient cette disposition : Abraham, Moïse, le Roi David et tous les autres, tous les saints.

Verset 154 : "Juge ma cause et rachète-moi ; vivifie-moi selon ta parole."
Celui qui est convaincu d'avoir raison, va en justice avec l'assurance d'un jugement favorable. Pourtant, sur terre les gens le font en sachant qu'ils ont tort. Il n'est pas possible de demander l'intervention de Dieu quand notre conscience cache un manque de justice, et nous accuse de ne pas respecter la loi. La pureté de la conscience est une des dispositions principales du cœur fidèle à Dieu.

Verset 155 : "Le salut est loin des pécheurs, parce qu'ils n'ont pas recherché tes jugements."
La pureté de conscience est possible seulement quand on veille à ce que sa vie soit un accomplissement des commandements de Dieu : c'est en cela que consiste la recherche des jugements, car il peut y avoir une recherche purement intellectuelle sans zèle aucun pour appliquer ce qui a été découvert.

Verset 156 : "Nombreuses sont tes compassions, Seigneur, vivifie-moi selon ton jugement."
On doit avoir une conscience claire et œuvrer à l'accomplissement de toutes les prescriptions de la loi, mais le salut n'est pas dans nos efforts, il vient du Seigneur qui voyant les efforts de ceux qui l'aiment, leur accorde le salut.

Verset 157 : "Nombreux sont mes persécuteurs et mes oppresseurs ; je n'ai pas dévié de tes témoignages."
L'espérance du salut donne la force de supporter et de vaincre toutes les épreuves rencontrées en chemin. De plus les afflictions et les malheurs par fidélité aux témoignages de Dieu, apportent d'eux-mêmes une douce récompense : car "bénis sont les persécutés pour la justice, le royaume des cieux est à eux." (Mat. 5,10), ceci confère au croyant une grande patience.

Verset 158 : "J'ai vu les insensés, et j'étais consumé, parce qu'ils n'ont pas gardé tes paroles."
Celui qui aime la vie honnête, ne peut voir avec indifférence et sans se lamenter, les gens qui oublient Dieu et méprisent sa loi. Nous devrions enseigner et guider avec sagesse, mais plus encore par l'exemple de notre propre vie que par des paroles.

Verset 159 : "Vois, Seigneur, combien j'ai aimé tes commandements ; vivifie-moi par ta miséricorde."
Le Prophète ne se contente pas de garder les commandements, il les aime ; dans chacune des actions qu'il fait, il agit ainsi parce qu'il aime les commandements. Il aime l'humilité, l'abstinence, la douceur, piétés non seulement incarnées dans des actes, mais en tant que dispositions durables du cœur qui se dilate en proportion directe à l'accomplissement de ces vertus. Petit à petit, les passions se calment et la douceur de la vertu s'attache graduellement au cœur et le remplit de l'amour des commandements.

Verset 160 : "Le principe de ta parole est vérité ; tous les décrets de ta justice sont pour l'éternité."
Les paroles de Dieu sont Vérité immuable. Il n'est pas, et il ne peut y avoir de situation dans laquelle elles ne seraient pas impératives et pourraient être supprimées. Elles sont valables pour toute la vie de l'homme, sont obligatoires pour toute l'humanité, englobent le monde entier et s'étendent jusques à l'éternité. 

Le Psaume 118 
d'après le commentaire de Saint Théophane le Reclus

Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty 
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff 
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide [Deseille]) 

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