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Resh. La tête. Les dispositions essentielles du cœur.
La 20ème octave est placée sous le signe de la lettre Resh, la tête. La tête signifie
ce qu'il y a d'essentiel (chef), de principal. Dans la vie morale, ce mot peut être utilisé
pour indiquer la disposition principale du cœur par laquelle une telle vie est soutenue
et activée. Le Sauveur indiqua de telles dispositions dans sa présentation des
Béatitudes : humilité, contrition, douceur, amour de la vérité, miséricorde, pureté de
cœur, amour de la paix, patience, espoir. Et l'apôtre Paul, indique des dispositions
similaires quand il énumère les fruits du Saint Esprit : amour, joie, patience, bonté,
miséricorde, foi, douceur, abstinence (Gal. 5.22,23).
Il y a des passages similaires dans d'autres pages des Saintes Ecritures dont fait
partie cette octave. L'on voit ici : l'humilité, la pureté de la conscience, la recherche
des ordonnances de Dieu, l'espérance du salut, la patience, le zèle pour les autres
(le prochain ), l'amour de Dieu et la conviction de la permanence des
commandements de Dieu.
Verset 153 : "Vois mon humiliation, et délivre-moi, car je n'ai pas oublié ta loi."
L'humilité est une disposition du Cœur par laquelle une personne jouissant de
nombreuses qualités, considère qu'elle ne possède rien de spécial, mais se
considère au contraire dépourvue de toutes les vertus et voit en Dieu sa seule
source de force et de succès. Une telle disposition de l'esprit est la racine de la vie
spirituelle. N'espérons aucune aide de Dieu sans elle. Tous les justes théophores
avaient cette disposition : Abraham, Moïse, le Roi David et tous les autres, tous les
saints.
Verset 154 : "Juge ma cause et rachète-moi ; vivifie-moi selon ta parole."
Celui qui est convaincu d'avoir raison, va en justice avec l'assurance d'un jugement
favorable. Pourtant, sur terre les gens le font en sachant qu'ils ont tort. Il n'est pas
possible de demander l'intervention de Dieu quand notre conscience cache un
manque de justice, et nous accuse de ne pas respecter la loi. La pureté de la
conscience est une des dispositions principales du cœur fidèle à Dieu.
Verset 155 : "Le salut est loin des pécheurs, parce qu'ils n'ont pas recherché tes
jugements."
La pureté de conscience est possible seulement quand on veille à ce que sa vie soit
un accomplissement des commandements de Dieu : c'est en cela que consiste la
recherche des jugements, car il peut y avoir une recherche purement intellectuelle
sans zèle aucun pour appliquer ce qui a été découvert.
Verset 156 : "Nombreuses sont tes compassions, Seigneur, vivifie-moi selon ton
jugement."
On doit avoir une conscience claire et œuvrer à l'accomplissement de toutes les
prescriptions de la loi, mais le salut n'est pas dans nos efforts, il vient du Seigneur
qui voyant les efforts de ceux qui l'aiment, leur accorde le salut.
Verset 157 : "Nombreux sont mes persécuteurs et mes oppresseurs ; je n'ai pas
dévié de tes témoignages."
L'espérance du salut donne la force de supporter et de vaincre toutes les épreuves
rencontrées en chemin. De plus les afflictions et les malheurs par fidélité aux
témoignages de Dieu, apportent d'eux-mêmes une douce récompense : car "bénis
sont les persécutés pour la justice, le royaume des cieux est à eux." (Mat. 5,10), ceci
confère au croyant une grande patience.
Verset 158 : "J'ai vu les insensés, et j'étais consumé, parce qu'ils n'ont pas gardé tes
paroles."
Celui qui aime la vie honnête, ne peut voir avec indifférence et sans se lamenter, les
gens qui oublient Dieu et méprisent sa loi. Nous devrions enseigner et guider avec
sagesse, mais plus encore par l'exemple de notre propre vie que par des paroles.
Verset 159 : "Vois, Seigneur, combien j'ai aimé tes commandements ; vivifie-moi par ta miséricorde."
Le Prophète ne se contente pas de garder les commandements, il les aime ; dans
chacune des actions qu'il fait, il agit ainsi parce qu'il aime les commandements. Il
aime l'humilité, l'abstinence, la douceur, piétés non seulement incarnées dans des
actes, mais en tant que dispositions durables du cœur qui se dilate en proportion
directe à l'accomplissement de ces vertus. Petit à petit, les passions se calment et la
douceur de la vertu s'attache graduellement au cœur et le remplit de l'amour des
commandements.
Verset 160 : "Le principe de ta parole est vérité ; tous les décrets de ta justice sont
pour l'éternité."
Les paroles de Dieu sont Vérité immuable. Il n'est pas, et il ne peut y avoir de
situation dans laquelle elles ne seraient pas impératives et pourraient être
supprimées. Elles sont valables pour toute la vie de l'homme, sont obligatoires pour
toute l'humanité, englobent le monde entier et s'étendent jusques à l'éternité.
Le Psaume 118
d'après le commentaire de Saint Théophane le Reclus
Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide [Deseille])
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